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UN LIVRE... Ellis Island de Georges P

Ellis Island est un roman de Georges Perec, publié pour la première fois en 1980. Ce roman a été écrit suite à un reportage de l'INA (Institut National de l'Audiovisuel) sur Ellis Island, réalisé par Georges Perec et Robert Bober.

Dans son roman Georges Perec témoigne de "sa confrontation avec le lieu même de la dispersion, de la clôture, de l'errance et de l'espoir".


Manon et moi avons, un peu par hasard, et parce qu'il fallait choisir, découvert ce livre atypique et émouvant.

Nous nous sommes toutes les deux vite laissées emporter par l'écriture de Perec, véritable génie des mots (cf rubrique UN AUTEUR... Georges Perec). Ce texte écrit pour le documentaire éponyme donc, est court et facile à lire, qualités nous ayant donné le temps à Manon et moi d'y replonger plusieurs fois. Après avoir travaillé sur l'auteur, et les circonstances dans lesquelles il a écrit ce livre, il est en effet très intéressant de relire le livre et de s’attarder sur certains passages (cf rubriques EXTRAIT) .

Ellis Island, surnommée L’île des larmes, devint à partir de 1892 le point de passage obligé pour rentrer en Amérique. Perec décrit l’histoire de ce lieu qui met progressivement en place une gestion des flux migratoires de masse. A partir de 1924, les conditions d’immigrations deviennent plus restrictives et Ellis Island devient « un centre de détention pour les émigrés en situation irrégulières » puis un musée à partir des années 70. Georges Perec dresse des inventaires: des listes interminables de chiffres (les migrants classés par pays d’origine, etc.) et de noms (ceux des bateaux qui acheminaient les immigrés, les ports d’où ils provenaient…) et autres faits historiques.

Son ami Robert Bober et lui se rendent sur Ellis Island pour la première fois "le mercredi 31 mai 1978". Il sont saisis, fascinés par les lieux. La précision de cette date et des chiffres énumérés dévoile l'intérêt de l'auteur pour l'île. Perec le dit lui-même, à la page 39: "ce n'est jamais, je crois, par hasard que l'on va visiter Ellis Island"... alors pourquoi lui l'a t-il fait? Il se questionne (page 56) "pourquoi racontons nous ces histoires? que sommes nous chercher ici? que sommes nous venus demander?" La réponse nous est donnée quelques lignes plus loin, dans un beau passage qui nous as marquées Manon et moi (cf rubrique EXTRAIT). On y apprend que Georges Perec est juif et que c'est la raison qui l'a amené sur l'île. Il explique ce qu'il est venu chercher: "ce que moi, Georges Perec, je suis venu questionner ici, c’est l’errance, la dispersion, la diaspora." C'est dans cette mesure que le récit est émouvant.

Robert et lui sont en fait à la recherche de témoignages, de traces de leurs ancêtres juifs exilés.

L'histoire que Perec raconte est tout d'abord celle de millions d'hommes et de femmes puis devient la sienne. Il commence par une description neutre, de vérité générale, il relate des faits en tant que narrateur externe, pour ensuite devenir un narrateur interne et s'exprimer à la première personne, ce qui rend le récit personnel et autobiographique.


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